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Point de vue d’un bureau d’études qui répond aux offres
Votre collectivité est prête à passer à la vitesse supérieure et décide de lancer une étude pour résoudre ses problématiques de mobilité. Vous voilà aux commandes pour rédiger le Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP) et sélectionner le prestataire idéal pour vous accompagner.
Mais attention : choisir un prestataire, c’est un peu comme planifier un trajet complexe. Si votre cahier des charges (CCTP) manque de clarté, d’objectifs précis ou tente de couvrir trop de sujets à la fois, le risque est grand : méthodologies superficielles, budgets explosés ou, pire encore, des réponses totalement hors-sujet, voire pas de réponse !
Une étude mal cadrée, c’est comme un vélo sans pédales : on avance péniblement, sans être sûr d’arriver à destination. Pour éviter ces écueils, définissez clairement dès le départ :
En structurant bien votre CCTP, vous permettez aux prestataires d’apporter des réponses efficaces et concrètes, tout en respectant votre budget.
Réaliser une étude de mobilité, c’est déjà agir. C’est poser le premier jalon vers des déplacements plus durables, accessibles et adaptés à votre territoire.
Un bon CCTP commence toujours par une définition précise des attentes. Sans objectif clair, les bureaux d’études risquent de proposer des réponses disparates, rendant difficile la comparaison des offres entre elles et la sélection du bon prestataire.
L’étude doit-elle en priorité :
Chaque problématique nécessite une approche spécifique. Un plan de déplacements urbains ne s’élabore pas comme un schéma directeur cyclable ou une étude de covoiturage. Il convient également de rappeler ici que cela nécessite donc un positionnement politique clair sur la question et les objectifs.
L’étude couvre-t-elle uniquement un secteur urbain, le territoire communal ou un périmètre intercommunal plus large ? S’intéresse-t-elle à l’ensemble des modes de transport (voiture, transports collectifs, modes actifs) ou cible-t-elle un besoin précis (accessibilité des arrêts de bus, optimisation du réseau de transport collectif régulier ou à la demande) ?
Définir ces éléments dès le début permet d’orienter la méthodologie et d’éviter les études trop générales ou trop floues.
Toutes les études de mobilité ne nécessitent pas le même degré de précision. Il est donc essentiel de définir le niveau de rendu attendu dès le CCTP.
Si votre collectivité manque d’une vision d’ensemble sur sa politique de mobilité, une étude stratégique est la première étape. Elle permet d’identifier les grands enjeux, d’établir un diagnostic, de proposer des scénarios d’évolution en définissant in fine une ligne directrice d’actions à entreprendre.
Cependant, une étude purement stratégique ne suffit pas toujours pour passer à l’action. Elle devra souvent être complétée par des études plus détaillées pour aboutir à des solutions opérationnelles.
Lorsque la collectivité souhaite directement passer à l’aménagement de voirie, au réaménagement d’un carrefour ou à la mise en place d’un réseau de transport, une étude pré-opérationnelle ou opérationnelle est nécessaire.
Ce type d’étude nécessite :
Le coût d’une étude opérationnelle est plus élevé parce qu’elle fait appel à plus de compétence dans des domaines variés (urbanisme, VRD, environnement, paysage, structures…). Cette multidisciplinarité implique souvent la présence de plusieurs bureaux d’études afin de couvrir le large spectre des expertises attendues. Elle concerne généralement un périmètre plus restreint et intervient soit pour la résolution d’une problématique particulière (aménagement d’un secteur ou d’une voie/intersection par exemple) soit pour la mise en œuvre d’une stratégie établie préalablement (l’aménagement d’une voie cyclable prévu dans le schéma cyclable par exemple). Elle demande de ce fait une certaine précision. Elle doit permettre une mise en œuvre rapide sans étude complémentaire.
Dans certains cas, une approche hybride est pertinente. Un schéma directeur cyclable peut par exemple comporter une partie stratégique pour fixer les grandes orientations et une partie détaillée sur certaines actions prioritaires. Ce type d’approche évite de perdre du temps entre l’étude et la mise en œuvre. Il est toutefois important dans ce cas de prévoir un budget plus important que pour un schéma classique afin de prendre en compte des plans VRD voire d’éventuels relevés topographiques selon le niveau de détail attendus sur les rendus (esquisse vs plan détaillé).
Les bureaux d’études s’appuient sur des données quantitatives et qualitatives pour formuler leurs préconisations. Le CCTP doit préciser les données existantes mises à disposition et celles qui doivent être collectées ou créées.
Si la collectivité dispose déjà de certaines données (par exemple, des études réalisées il y a moins de cinq ans), il peut être intéressant de les intégrer dans l’étude pour éviter des coûts inutiles en réinventant la roue pour la énième fois au cours d’une énième étude.
Il est fondamental ici de bien cadrer le travail de terrain qui sera nécessaire pour le prestataire et notamment les kilomètres de voies ou la superficie du secteur, ou le nombre d’arrêts de transport ou d’aires de covoiturage que la collectivité envisage de faire analyser en détail. Si le volume n’est pas quantifiable en amont de l’étude, la mise en place d’un principe de prix unitaires pour les relevés de terrain permet d’ajuster au mieux les coûts de l’étude au-delà d’une volumétrie minimale attendue et prédéfinie.
Une étude de mobilité suit classiquement trois phases :
Il est possible de laisser plus de souplesse aux bureaux d’études en ne définissant que des grandes étapes ou bien de définir un cadre strict avec un calendrier précis et un nombre défini de réunions. Concernant ces dernières, les modalités d’organisation en distanciel sont-elles préférées, acceptées voire refusées par la collectivité ? Selon le cadre défini, chaque candidat pourra alors proposer les modalités ad hoc en phase avec ses valeurs et les contraintes énoncées (impact budgétaire, temporel et environnemental des déplacements).
La mobilité est un sujet qui touche directement les habitants. Une étude bien menée ne doit pas se limiter à des analyses techniques, mais inclure une concertation avec les citoyens et les élus.
Quelques questions à se poser :
Une erreur courante consiste à vouloir trop détailler la méthodologie imposée dans le CCTP. Si le bureau d’études n’a pas de marge de manœuvre, il ne pourra pas proposer une approche originale ou mieux adaptée au territoire. Être trop détaillé et restrictif c’est également être potentiellement trop éloigné de ce que peuvent réellement faire les prestataires et donc ne pas avoir de candidat pertinent pour son marché.
À l’inverse, un CCTP trop vague peut donner lieu à des propositions hétérogènes, rendant leur comparaison difficile.
Trois approches possibles :
Dans le cadre d’un projet intercommunal, il est aussi important d’anticiper l’appropriation par chaque commune, quitte à organiser des temps d’échange dédiés et à prévoir des réunions plus nombreuses notamment sur les étapes de prise de décision.
Un bon CCTP est clair et structuré. Il définit les objectifs, le périmètre de l’étude, le niveau et le format des rendus attendus ainsi que les exigences en matière de concertation. Il laisse aussi une marge de flexibilité au bureau d’études pour proposer des méthodologies adaptées laissant apparaitre les plus-values possibles des uns et des autres.
En anticipant ces éléments, la collectivité optimise son budget et garantit des résultats exploitables rapidement. Un bon CCTP, c’est un peu comme un plan de circulation bien pensé : il évite les détours inutiles et mène directement à la bonne destination.
Chez Mobhilis, nous accompagnons, depuis plus de 25 ans, les collectivités sur l’ensemble du territoire national (métropole et DROM-COM) dans la définition et la mise en œuvre de solutions de mobilité adaptées.
Co-rédaction : Elise BOURGET, chargée de projets mobilités actives et durables ; Thomas BROSSEAUX, chargé de communication.