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Aujourd’hui, plus de la moitié des foyers français dispose d’un vélo mais celui-ci n’est plus toujours en état ou pas le mieux adapté aux trajets effectués. Malgré des grandes disparités de pratiques entre territoires urbains et ruraux, une tendance se confirme : le vélo (re)devient un mode de déplacement à part entière. En témoigne les 700 000 déplacements domicile-travail effectués chaque jour à vélo en France en 2022 (source : Commissariat général au développement durable : Les Français et le vélo en 2022). Bien plus qu’un simple loisir, il offre une réponse efficace et peu coûteuse pour les usagers comme pour les collectivités, pas seulement en ville mais également dans les territoires peu denses.
Mais pour que les habitants adoptent durablement ce mode de déplacement, encore faut-il qu’ils aient la possibilité d’essayer ce mode ou disposent d’un matériel adapté à leur pratique et à leur trajet. Bien qu’il se vende aujourd’hui plus de vélos que de voitures dans l’hexagone, en quoi les choix d’équipement de la population représentent-ils un enjeu de réussite pour mener une bonne politique cyclable ? Et comment les collectivités peuvent-elles soutenir concrètement cette dynamique ?
Longtemps cantonné à un rôle récréatif ou sportif, le vélo s’est imposé comme un véritable outil de déplacement utilitaire. Aller au travail, emmener ses enfants à l’école, livrer des colis, faire ses courses… les usages se diversifient, et avec eux, les modèles de vélo.
Parmi les plus plébiscités aujourd’hui :
Une diversité de modèles (et de tarifs) qui peut vite faire perdre les pédales aux potentiels usagers. Voici donc quelques conseils (liste non-exhaustive) à diffuser largement.
Si l’on peut se réjouir des ventes record de vélo à la sortie des confinements sanitaires qui ont participé à son essor, un achat précipité peut décourager par la suite sa pratique. D’où l’importance d’accompagner la population afin de choisir un modèle approprié et équipé pour affronter leur quotidien.
Le vélo est un objet simple ancré dans le quotidien qui peut se transmettre de génération en génération (l’indémodable « Peugeot de mamie »), être offert pour marquer le passage d’un cap (le 1er vélo sans les petites roues ou le vélo du départ en retraite) ou plus simplement être acquis neuf ou d’occasion. Il existe ainsi une grande diversité de moyens d’obtenir un vélo, avec quelques avantages ou inconvénients pour chacun d’eux :
Mode d’acquisition | Avantages | Inconvénients |
Neuf | – Diversité du choix – Conseils vendeur – Garantie et traçabilité (marquage bicycode) | – Coûts – Provenance – Complexité de réparation en fonction du modèle (électronique, technologies…) |
Occasion | – Coûts réduits – Réemploi – Facilité de réparation (selon les modèles) | – Connaissances nécessaires pour faire un choix adapté (taille, usure, pièces…) |
Reconditionné | – Coûts réduits – Réemploi | – Hétérogénéité des garanties – Prix moins compétitifs |
Votre choix d’acquisition pourrait ainsi se résumer à 3 paramètres :
Sur les trajets courts de moins de 5 km la voiture reste le mode encore privilégié à ce jour pour se rendre au travail (source : INSEE, recensement de la population 2017). Pour tenter de diversifier les moyens de déplacements à disposition de la population, la création d’infrastructures cyclables et la mise en place de politiques d’apaisement de la voirie sont indispensables. Toutefois, l’accompagnement du report modal est décisif pour garantir le succès des aménagements. En effet, un mauvais choix de matériel peut freiner l’essor de la pratique. Et s’il reste 10 à 20 fois moins cher qu’une voiture, l’augmentation des coûts moyens d’un vélo peut dissuader de nombreux usagers potentiels.
Aussi, pour permettre à des (néo-)usagers de s’approprier un vélo à moindre coût ou d’essayer un modèle avant un éventuel investissement, les collectivités peuvent mettre en place un large panel d’actions, nous en présentons ici 3.
Pour répondre à un besoin ponctuel ou pour essayer un nouveau moyen de déplacement sur plusieurs mois sans investir durablement, la location courte ou longue durée est une solution pertinente qui peut être portée par une collectivité. Elle demande des moyens humains (mise à disposition, restitution, entretien) et matériels (espace de stockage, plateforme de réservation). Cela peut cependant tout à fait s’équilibrer sur le plan financier, d’autant que des aides spécifiques existent sur le sujet (Territoires à énergie positive pour la croissance verte, FEADER, CEE…). Les retours d’expérience montrent qu’une cogestion avec une association bien implantée sur le territoire s’avère très intéressante et pertinente sur les moyen et long termes dans une perspective de dynamique territoriale.
La diversification des modèles de vélo permet de répondre à davantage de besoins mais complexifie également le choix des usagers. Certains modèles spécifiques peuvent aussi représenter un coût non-négligeable pour les usagers qui hésitent déjà à se tourner vers ce mode de déplacement.
Pour lever les craintes et proposer aux usagers un modèle qui répond concrètement à leurs besoins, une session d’essai de divers modèles de vélo est intéressante. De plus, cette action peut se faire avec l’appui de professionnels tels que des ergothérapeutes ou psychomotriciens, afin de présenter des vélos spéciaux (tricycles adultes, cargo PMR…) à destination de publics nécessitant un matériel adapté. Bien évidemment, là encore, une collectivité pourra s’appuyer auprès des acteurs vélocistes de son territoire pour composer cette démarche et la rendre la plus efficace possible.
Si certains modèles comportent des innovations récentes, les vélos cargos sillonnaient déjà les rues au XIXe siècle, notamment en ville, pour transporter des marchandises. Aujourd’hui, ils reviennent en force et séduisent même les jeunes parents ou les artisans. Une tendance qui reflète l’évolution des usages et des attentes des usagers. Une association, Les Boites à vélo, accompagne même l’adoption de ce mode pour les entreprises en France, avec un panel d’activités couvert varié : petite restauration mobile, livraison, profession du bâtiment, santé…
Pour décarboner les livraisons sur le dernier kilomètre, faciliter le stationnement et la circulation des professionnels ou encore alléger les coûts de leurs déplacements, des collectivités peuvent accompagner ces initiatives pour des gains concrets sur leur territoire.
La promotion des mobilités actives ne se limite donc pas à l’aménagement d’une piste cyclable : elle commence par (re)donner envie de monter en selle.
Accompagner les habitants dans le choix de leur vélo, c’est bien plus qu’un acte symbolique. C’est envoyer un signal fort sur l’engagement de la collectivité pour la mobilité durable, c’est soutenir les professionnels du territoire, c’est favoriser le pouvoir d’achat et la santé, et c’est ancrer le vélo dans la culture locale et les habitudes de vie. En mobilisant les bons leviers, en sensibilisant, en conseillant, en testant, en soutenant financièrement, une collectivité peut passer d’une intention politique à un véritable changement de comportement.
Dans le contexte actuel de tension des finances publiques, il peut être envisagé de limiter les dépenses sur cette thématique. Ce serait toutefois oublier que la pratique du vélo permet des économies, voire génère des gains tangibles, sur les territoires qui mettent en place une politique vélo volontariste. Agir sur le plan de circulation et créer des restrictions sur les petites voiries au profit des modes actifs dont le vélo réduit considérablement les dépenses d’entretien des routes communales (une seule voiture usera toujours davantage la route qu’une centaine de cyclistes). L’essor du cyclotourisme est de mieux en mieux documenté et génère 5.1 Md€ par an, dont 100 M€ par an sur la Vélodyssée d’après une étude de l’ADEME.
Nous savons que chaque territoire a ses particularités. C’est pourquoi Mobhilis vous accompagne dans la conception de diagnostics, l’animation d’ateliers de sensibilisation et la définition de stratégies pour encourager l’adoption des mobilités actives. Grâce à nos outils et à notre expertise, nous vous aidons à transformer le vélo en un véritable levier de mobilité durable pour vos territoires.
À travers notre accompagnement nous proposons des solutions afin de :
Chez Mobhilis, nous intégrons systématiquement ces enjeux dans nos études de mobilité. Grâce à des outils comme notre jeu sérieux « Dessine-moi ta mobilité » ©, nous engageons les habitants et les entreprises à repenser leurs trajets, identifier leurs besoins réels, et imaginer des solutions concrètes.
Que vous envisagiez de lancer un schéma directeur cyclable, un Plan de Mobilité Simplifié ou un programme de location solidaire de vélos, Mobhilis vous propose des solutions sur mesure, opérationnelles et adaptées à vos ressources comme à vos ambitions.
Un projet, une question ou une envie de pédaler ? Contactez-nous, et mettons en mouvement votre territoire.
Co-rédaction : Nicolas BOURGEAIS, chargé de projets mobilités actives et durables ; Thomas BROSSEAUX, chargé de communication.